Lancement de l’opération Triton

15 octobre 2014

La présidence italienne du Conseil de l'Union européenne avait promis de faire une  priorité de la question de la gestion des afflux de migrants clandestins en Méditerranée.

 

À partir du 1er novembre, l'opération Triton menée par l'agence Frontex, agence chargée de la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne, devrait commencer ses opérations en Méditerranée.

 

D’après Angelino Alfano, Ministre italien des Affaires intérieures, un groupe important d’États membres, dont la France et l’Allemagne, est prêt à soutenir cette opération. Le lancement de Triton constitue une avancée essentielle en faveur d'une gestion commune et solidaire des frontières extérieures de l'Union européenne.

 

Cet engagement fort des États membres doit se matérialiser par la mise à disposition de financements, de navires et de gardes-frontières. La France a immédiatement manifesté sa volonté de prendre part à ces efforts, et il faut saluer cette réactivité du Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

 

Les exemples français de Calais et de Menton, où les autorités publiques sont débordées sous le poids des afflux massifs de migrants clandestins, le plus souvent venus par la Méditerranée, nous rappellent depuis maintenant bien trop longtemps l'urgence d’un renforcement des frontières extérieures de l'Europe du Sud.

 

Au Parlement européen, nous nous sommes mobilisés pour garantir le succès de la mise en œuvre de cette opération Triton. Dans une question parlementaire, j'ai interpellé la Présidence italienne sur son plan d'action pour inciter les États membres à mobiliser ensemble les moyens nécessaires au succès de Triton, à l'époque nommée Frontex Plus. Mais il faudra aller plus loin!

 

La mise en place de Triton n'est qu'une petite avancée dans le renforcement des frontières extérieures et d'une meilleure gestion des flux migratoires en Europe. Il y a encore beaucoup à faire: la prochaine étape pourrait être de garantir des enregistrements efficaces des migrants entrant sur notre territoire, notamment par la prise d'empreintes digitales.

 

Membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, j’ai récemment interpellé Dimitris Avramopoulos, Commissaire-désigné à la migration et aux affaires intérieures, notamment sur la coopération avec les pays voisins et leur responsabilité dans le domaine de la mobilité et de la migration.

 

Ses réponses et ses positions, je dois le dire, ne m’ont pas convaincue. J’ai notamment regretté qu’il ne fasse pas siennes les propositions ambitieuses que nous défendons, avec notamment la révision de Schengen et la possibilité d'exclure un État défaillant dans le contrôle de nos frontières extérieures. C'est une ligne rouge pour moi. Je lui ai demandé, ainsi qu'à Jean-Claude Juncker, des éclaircissements. Sans réponse convaincante de leur part, il me sera très difficile de voter pour la nouvelle Commission européenne.

Publié par Rachida Dati dans Accueil, Billets d’humeur