Rachida Dati : la priorité des politiques est de réduire la consommation des drogues et non pas de l’organiser!
Alors que le Conseil de Paris a voté aujourd’hui en faveur de l’instauration « d’au moins » une « salle de shoot » à Paris, je tiens à vous exprimer, en tant que Maire du 7ème arrondissement et Conseiller de Paris, pourquoi je désapprouve totalement cette décision…
La priorité de tout responsable politique est de réduire la consommation des drogues en France. Ce n’est pas d’accompagner et d’organiser cette consommation.
Il faut sans cesse rappeler l’interdit et le danger des drogues.
Ces « salles de shoot » vont à l’encontre de cela.
Nous nous battons tous les jours pour que nos jeunes ne deviennent pas des toxicomanes et encore moins des « dealers », car dans beaucoup de cas cela est indissociable.
Le résultat de notre politique publique est qu’en 20 ans on a divisé par 5 les overdoses mortelles et on a divisé par 4 le nombre d’usagers de drogues infectés par le VIH.
Aucun parent au monde ne souhaite ni une initiation, ni une consommation de drogues pour ses enfants.
Les jeunes français sont en tête des consommateurs de cannabis en Europe. Nous devons avoir une autre ambition pour notre jeunesse.
J’ai trop vu les dégâts de la drogue sur nos enfants, les initiations qui tournent mal, les overdoses qui sont des tragédies.
Les autres pays qui ont mis en place les salles de shoot n’ont pas de politique de prévention.
Quel message souhaitons-nous envoyer à notre jeunesse ?
Allez-y, droguez-vous et on vous surveille dans une salle ?
Interrogez les parents de toxicomanes qui vivent des drames tous les jours pour sortir leurs enfants de cet enfer de la drogue.
Je regrette qu’avec cette mesure on crée la confusion entre la drogue et le médicament. C’est tout l’enjeu des traitements de substitution.
C’est contraire à l’éthique médicale qui exige du médecin qu’il soigne.
En fait le vrai combat de ceux qui souhaitent la création de « salles de shoot », qui soutiennent l’usage des drogues est d’obtenir sa dépénalisation et que ça devienne un droit fondamental.