C'est un avertissement très clair que nous envoyons aujourd'hui aux Chefs d'Etat et de gouvernement.

 

Nous rejetons en l'état l'accord sur le cadre financier pluriannuel, tant que nos exigences seront ignorées.

 

Nos exigences, elles sont claires : mettre la dépense européenne au service de la croissance, de la compétitivité de nos entreprises et de nos emplois.

 

Les infrastructures, la recherche, l'emploi : en ne faisant pas aujourd'hui les investissements nécessaires, nous hypothéquons les emplois de demain.

 

La dépense européenne doit aussi protéger les Européens et préserver la solidarité sur laquelle notre Union est fondée.

 

Il est inacceptable que l'aide aux plus démunis soit réduite à un montant qui ne permettra jamais de nourrir tous ceux qui en ont besoin. Il est tout aussi inacceptable de revoir à la baisse le budget de la politique agricole commune, indispensable pour nos agriculteurs et la qualité de notre alimentation.

 

A l'heure où l'on parle de la défiance des peuples vis-à-vis de l'Europe, l'enjeu c'est quelle Europe voulons-nous? Celle des égoïsmes nationaux? Celle qui ne protège plus? Celle qui n'est plus une valeur ajoutée pour 500 millions d'Européens?

 

Ne prenons pas la crise comme prétexte pour mettre en danger tout ce qui fait l'utilité de l'Europe !

 

Nous demandons donc du réalisme. Ce cadre financier nous engage jusqu'en 2020. Allons-nous rester liés pendant 7 ans par des prévisions moroses? Il faut permettre une révision du CFP durant cette période. Nous n'accepterons pas que les 7 prochaines années soient celles du renoncement.

 

Nous demandons de la souplesse : elle passe par plus de flexibilité, et par de véritables ressources propres. Ce n'est qu'à cette condition que nous serons enfin dotés d'un véritable budget européen.

 

L'avertissement du Parlement européen est aujourd'hui très clair. La balle est aujourd'hui dans le camp des Etats. Les Européens attendent d'eux désormais une réaction à la hauteur des inquiétudes exprimées.