Communiqué de presse suite au discours de David Cameron
David Cameron a posé ce matin un bon diagnostic sur l’état de l’Union européenne. Il faut saluer sa lucidité qui tranche avec la politique de l’autruche pratiquée par certains dirigeants européens jusqu’à la Présidence de la Commission européenne.
Mais comme l’a d’ailleurs exprimé le Premier ministre britannique, l’intérêt de tous, y compris des Britanniques, est de rester dans l’Union européenne.
David Cameron a bien identifié les 3 défis auxquels doit faire face l’Europe : résoudre les difficultés de la zone euro, relancer la compétitivité de nos économies et combler le fossé qui existe aujourd’hui entre les citoyens de l’Union et leurs dirigeants.
Relever ces 3 défis nécessite, c’est vrai, une nouvelle dynamique, un nouvel élan. Mais cela passe par l’émergence d’une Europe politique et forte. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un marché unique ou d’une Europe à deux vitesses. Ce serait construire une Europe faible, justement contre l’intérêt de tous les citoyens européens.
Ce nouvel élan, doit enfin intégrer une meilleure écoute des aspirations des citoyens européens. La déconnexion entre « Bruxelles » et les peuples européens est une réalité croissante, contre laquelle nous devons nous battre plus franchement.
Je respecte la décision du Premier ministre de donner la parole au peuple britannique sur l’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union. Et je souhaite que d’ici là, l’Europe fasse sa mue pour convaincre une large majorité de britanniques de voter avec confiance pour le maintien de leur pays dans l’Union européenne.
Car la solution à nos difficultés actuelles ne réside pas dans une sortie de l’Union, qui affaiblirait le Royaume-Uni comme l’Europe toute entière. La solution ne réside pas dans la résurgence des égoïsmes nationaux, ni dans l’Europe du chacun pour soi.
La solution, c’est une Europe forte et enfin volontariste, qui nous permette de peser politiquement et économiquement sur la scène internationale, sans pour autant contraindre nos souverainetés nationales. Une Europe qui ne se construit pas en dépit des peuples, mais par les peuples eux-mêmes. Nous en sommes encore très loin, et c’est là tout le problème.
Le discours de David Cameron a eu le mérite de poser clairement les termes d’un débat nécessaire pour l’avenir de l’Europe. Je veux croire en sa sincérité lorsqu’il dit que le Royaume-Uni doit rester dans une Europe plus attentive aux peuples. C’est en tout cas mon souhait, et ce vers quoi nous devons continuer à travailler.