Communiqué sur la situation en Égypte

15 août 2013

En Égypte, depuis plus de 2 ans et l’espoir levé par la chute d’Hosni Moubarak, le chaos ne fait que succéder au chaos.

 

Les violences insupportables qui ont eu lieu notamment au Caire ces dernières heures, mais aussi les attaques contre des communautés coptes et anglicanes ailleurs dans le pays, obligent la communauté internationale à reprendre la main.

 

Il est désormais temps de prendre une position très ferme vis-à-vis de l’armée égyptienne et du pouvoir intérimaire. Appelons aussi tous les autres pays arabes à prendre clairement leur responsabilité vis-à-vis de l'Egypte en leur demandant d'agir, de parler et d'intervenir clairement, sans ambiguïté !

 

À droite, nous devons soutenir les demandes faites par le Président Hollande pour qu’une position commune internationale soit rapidement trouvée pour que cesse la répression et qu’il soit mis fin à l’état d’urgence.

 

Toutefois, l’appel à de nouvelles élections ne sera pas la solution aux problèmes de l’Egypte. Aujourd’hui, il n’y a pas d’opposition politique forte, capable de remporter ces élections, qui agisse dans l’intérêt des Égyptiens, et qui réponde en particulier aux aspirations vitales de liberté des femmes et des jeunes.

 

J’ai toujours dénoncé notre absence de vision de long terme en Égypte et ailleurs, où nous nous sommes réjouis de la chute d’un dictateur, en oubliant que la seule opposition organisée aujourd'hui était celle de l’argent et des armes et que le seul projet proposé va à l’encontre de l’intérêt et des besoins du peuple égyptien.

 

Enfin, la mise en place d’un état d’urgence est un symbole puissant pour les Égyptiens d’un retour en arrière que nous ne pouvons pas accepter.

 

C’est un signal pour la communauté internationale que chaque heure qui passe sans une position commune forte est un affront fait à toutes ces femmes, ces hommes, ces jeunes, qui aspirent aujourd’hui à la démocratie et surtout à la vie en Égypte.

Publié par Rachida Dati dans Communiqués de presse