Communiqué sur la situation en Égypte
Face à la situation désastreuse en Égypte, l'Europe a une occasion et surtout une responsabilité historique de s'affirmer comme une puissance diplomatique crédible et courageuse.
Face aux hésitations des États-Unis, l'Europe doit montrer la voie. L'insoutenable bilan de la répression sanglante ne nous donne pas d'autre choix que de geler notre soutien financier à l'Égypte. Et cette suspension devra être assortie de conditions très claires de restauration de ce soutien, en lien avec les aspirations démocratiques des Égyptiens, ce que nous n’avons jamais fait par le passé, finançant de fait des dictateurs.
Les mots, les menaces sont trop faibles face à la spirale autodestructrice dans laquelle l'Égypte s'est engagée. À l'occasion de la réunion des Ministres des affaires étrangères de l'UE qui aura lieu demain, j'appelle l'Europe à cesser les simples condamnations non suivies d'actions.
Face à certains pays, notamment arabes, qui nous accuseraient de soutenir les Frères musulmans en gelant notre soutien financier, nous demandons à ces pays de prendre leurs responsabilités, pour retrouver la paix vitale en Égypte.
Le Président Hollande l'a compris et je salue les dialogues qui ont été engagés avec certaines diplomaties arabes ce week-end.
Par le passé nous avons sans doute parfois préféré ne rien voir afin de maintenir une stabilité opprimante dans les pays arabes. Nous avons été coupables de ne pas entendre les aspirations vitales de certains peuples. Aujourd'hui, l'Europe a une occasion historique d'agir avec fermeté afin de favoriser une issue rapide à l'horreur qui frappe tout un peuple à quelques kilomètres seulement de nos frontières. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.