Intervention lors de l’audition de Madame Cecilia MALMSTRÖM, Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures
Mercredi 3 septembre au Parlement européen, en commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures dont je suis désormais membre, je suis intervenue lors de l’audition de Madame Cécilia Malmström, Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures.
[Seul le prononcé fait foi]
Merci Madame la Commissaire pour votre présentation. Je voulais faire quelques observations.
Vous avez évoqué "Frontex Plus", pour laquelle vous vous êtes, avec la Présidence italienne du Conseil, le ministre ALFANO mobilisée avec justesse et convictions. Je vous en remercie.
Bernard CAZENEUVE, notre ministre de l'intérieur, a très clairement, au nom de la France, soutenu cette initiative. Il était à vos côtés lundi dernier. Je me félicite de cet élan, qui doit impérativement se poursuivre.
Car l'afflux de migrants clandestins, les tragédies qu'une gestion insuffisante engendre : ce sont des défis qui nous sont communs et méritent l'implication de tous les États membres.
Pas plus tard qu'hier, nous avons été interpelés, nous élus français, par la Maire de Calais. Elle nous a fait part des difficultés qu'elle avait à traiter ces arrivées et fournir des conditions d'accueil décentes aux migrants. Les autorités françaises évaluent le nombre de migrants à 1200 aujourd'hui. Une augmentation d'environ 50% en seulement quelques mois !
La ville de Calais doit aujourd'hui faire face à des problèmes sécuritaires et sanitaires et en appelle notamment à l'Union européenne pour lui venir en aide.
Vous le savez mieux que moi, la situation à Calais, n'est pas qu'un problème calaisien, ou un problème français. Il comporte une réelle dimension européenne. De nombreux clandestins qui ont bénéficié d'une mauvaise gestion de nos frontières extérieures dans le bassin méditerranéen se retrouvent ensuite à Calais, dans l'espoir de pouvoir se rendre au Royaume-Uni.
Nous voyons alors, concrètement, que la mise en place d'un outil comme Frontex Plus aura un impact positif pour limiter l'immigration clandestine et les drames humains, de Lampedusa à Calais, et partout en Europe.
Frontex Plus, c'est donc la première étape indispensable d'un renforcement de notre lutte contre l'immigration clandestine. Pendant cette nouvelle mandature, nous devrons, bien sûr, aller plus loin. Car il est évident que la situation ne s'améliorera pas du jour au lendemain. Nous devrons mettre en place une meilleure gestion des immigrés clandestins qui, malgré nos efforts, continuent à échapper à notre contrôle aux frontières extérieures et qui circulent dans l'espace Schengen.
Je dois dire, alors que j'appartiens à l'opposition en France, que notre ministre de l'intérieur, Bernard CAZENEUVE fait un excellent travail dans ce sens avec son plan européen sur l'immigration.
Au-delà du soutien apporté à Frontex Plus, il plaide, un peu partout en Europe pour :
- renforcer notre coopération avec les pays d’origine et de transit,
- un plus grand respect des dispositions visant à l’identification des migrants illégaux et à la prise de leurs empreintes digitales,
- une meilleure répartition des bénéficiaires du droit d'asile dans les États membres,
- ou encore, une lutte sans relâche contre le trafic d'êtres humains.
C'est là, un vaste programme, qui milite pour un portefeuille séparé, consacré, au sein de la prochaine Commission européenne. Nous avons, pendant la campagne pour les européennes, plaidé pour un commissaire spécifiquement dédié aux questions migratoires. Jean-Claude Juncker s'y est engagé. Nous lui faisons confiance pour que cette promesse soit tenue.
Je vous remercie, Madame la Commissaire, mes chers collègues, de votre attention.