Dans cette rubrique, j’ai souhaité vous donner un aperçu de la dernière session plénière à Strasbourg, des faits et dossiers marquants de la semaine.
Alors que les effets de la crise financière se font encore sentir en Europe, nous avons adopté un rapport non législatif pour améliorer la législation actuelle relative aux agences de notation de crédit.
Le Parlement européen a ainsi fait plusieurs suggestions avant les propositions législatives de la Commission européenne. En somme, nous avons demandé un meilleur encadrement de ces agences de notation, en préconisant notamment :
- plus de transparence dans les méthodes de notation de la dette souveraine,
- d’étudier la possibilité de rendre les agences civilement responsables de leur notation,
- de les soumettre à l’évaluation des autorités de surveillance et que la nouvelle Autorité européenne des marchés financier (AEMF) puisse effectuer un contrôle aléatoire de ces évaluations, ou encore
- de voir s’il est possible de créer une fondation européenne de notation de crédit indépendante, pour contrebalancer la très grande influence en Europe des trois grandes agences privées de notation.
Mercredi, nous avons donné un avis favorable à l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen, ce qui implique la levée des contrôles aux frontières intérieures.
Cette suppression nécessite maintenant un vote unanime de tous les Etats déjà membres de l’espace Schengen. Or, des réserves sont actuellement partagées par plusieurs pays européens et ils ne devraient pas se prononcer sur ce sujet avant septembre.
Actualité oblige, nous avons également débattu de la bactérie ECEH qui a déjà fait plusieurs morts, essentiellement en Allemagne.
La Commission européenne a d’ores et déjà décidé d’octroyer 210 millions d’euros en faveur des producteurs de légumes de l’UE en proie à un effondrement de leurs ventes. Nous souhaitons dès lors que soit renforcée la coopération des autorités alimentaires nationales afin d’éviter les conclusions prématurées. Il faut éviter qu’une crise sanitaire se transforme en crise économique puis en crise sociale!
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La session de Strasbourg, c’est souvent l’occasion de croiser les uns et les autres au détour d’un couloir ou devant l’hémicycle… le bâtiment étant plus petit qu’à Bruxelles, les rencontres sont plus fréquentes.
J’ai ainsi rencontré mon amie Rodi KRATSA – TSAGAROPOULOU, Vice-Présidente du Parlement européen : je lui ai offert mon nouveau livre et nous avons eu un échange très intéressant sur la situation en Grèce et sur les revendications des jeunes dans plusieurs pays d’Europe. Il est grand temps que l’Europe les entende et agisse en leur faveur !
J’ai également pu m’entretenir avec Antonio TAJANI, le Vice-Président de la Commission européenne, en charge de l’industrie et de l’entrepreneuriat, ou encore avec Viviane REDING, la Vice-Présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté.
Avec Madame REDING, nous avons parlé de l’établissement d’un parquet européen, sujet sur lequel je me suis beaucoup battue lorsque j’étais Garde des Sceaux. Nous avons évoqué également le mandat d’arrêt européen, qui a fait l’objet d’un débat en séance plénière, mercredi, certains considérant que le recours au mandat d’arrêt européen est aujourd’hui trop fréquent.
La prochaine session plénière aura lieu du 4 au 7 juillet prochain. D’ici là, je me rendrai à Bruxelles notamment pour le travail au sein des commissions parlementaires.