Il aura fallu de longues tractations – et des coups bas – pour que les Verts et le PS s’accordent sur une réduction de 50% de la part du nucléaire dans la production énergétique d’ici 2025. Sans parler de leur incapacité à prendre position sur l’EPR de Flamanville! Les propositions de part et d’autre sont irréalistes! Pourquoi?
Une électricité abordable
D’abord, le nucléaire, c’est 74% de notre électricité, à un prix parmi les plus bas d’Europe. Réduire sa part à 50%, c’est 60 milliards d’euros de plus par rapport à un scénario de continuité[1]! Où trouver cet argent? La gauche compte-t-elle endetter encore plus la France? Et que dire des prix? Qu’arrivera-t-il aux plus démunis, si leur budget doit passer dans les factures d’électricité? Et que faire des 410 000 emplois qui seraient menacés? Autant de questions qui ne semblent pas préoccuper la gauche!
Une électricité en quantité suffisante
Beaucoup de sources renouvelables d’électricité ne fonctionnent que de façon intermittente (solaire, éolien…). Comme on ne sait pas encore stocker l’électricité, il faut bien se reposer sur les sources continues : le gaz, le charbon, et le nucléaire. Seul le nucléaire est immédiatement mobilisable, dans des quantités suffisantes.
Une électricité durable
Sans compter qu’il y a aujourd’hui urgence à contrer les émissions de CO2. Celles-ci pourraient augmenter de 20% d’ici à 2035[2], menant au dépassement des prédictions les plus sombres en termes de réchauffement climatique. Oui, les énergies renouvelables sont bonnes, mais elles ne sont pas suffisamment matures aujourd’hui pour prendre le relais. Rappelons que le nucléaire a une empreinte carbone minimale. L’opposition au réacteur EPR est à ce titre burlesque : alors que c’est aujourd’hui la solution la plus sûre et la plus écologique, les Verts la rejettent!
Les débats sont bons, mais la précipitation n’est pas une solution!
Les inquiétudes nées de Fukushima sont légitimes, mais ne doivent pas être exploitées à des fins populistes. L’Europe s’est engagée à veiller encore plus à la sécurité des installations. L’excellence française en la matière est admirée et recherchée partout à l’international. L’Europe s’est de plus fortement engagée dans l’amélioration de la sûreté des installations nucléaires européennes (stress tests, directive sur la sûreté nucléaire en 2009, directive sur les déchets radioactifs en 2011…). Car le nucléaire, que ce soit pour l’approvisionnement comme pour la sureté, est une question qui devrait de plus en plus se traiter à l’échelle européenne.
Un grand débat européen
J’ai regretté que l’on n’ait pas organisé de grand débat européen sur le sujet. Les décisions prises au niveau national ont en effet un impact sur l’ensemble des autres pays européens. L’Allemagne nous le démontre aujourd’hui : pour eux, l’arrêt du nucléaire signifie non seulement un usage intensif du charbon (qui émet du CO2 dans des proportions colossales!), mais également l’accroissement de leurs importations d’énergie. Et comme la France ne peut plus importer d’Allemagne en cas de forte consommation, les risques de black-out cet hiver commencent à inquiéter.
Sûreté, continuité, prix abordable, préservation des ressources fossiles, changement climatique: le nucléaire permet, à ce jour, de répondre à tous ces enjeux. C’est pourquoi un nombre croissant de pays reconnaissent le nucléaire comme la seule solution abordable et durable à ce jour. Il faut un certain courage politique pour ne pas céder aux solutions simplistes! A bon entendeur!
[2] Agence Internationale de l’énergie, Rapport annuel (2011)