Le 22 novembre dernier, j’ai été invitée par le Cercle européen de Strasbourg à intervenir sur le thème : « Le Traité de Lisbonne, un an après : une nouvelle Europe ? »
Ce fut pour moi l’occasion de dresser un bilan, un an après la ratification du Traité de Lisbonne. Ce Traité fut un pas essentiel pour l’Europe, alors au cœur d’une véritable crise institutionnelle. En accordant plus de pouvoirs au Parlement européen, il a créé un nécessaire rééquilibrage des institutions.
En effet, plus de domaines sont désormais concernés par la codécision (aujourd’hui appelée « procédure législative ordinaire »), mettant ainsi le Parlement européen sur un véritable pied d’égalité avec le Conseil de l’UE. Etant la seule institution européenne élue au suffrage universel direct, cette « rationalisation » s’imposait.
De plus, le Parlement bénéficie aujourd’hui d’un droit de veto dans la conclusion d’accords internationaux entre le Conseil et un pays tiers ou une organisation internationale. Il prévoit également une meilleure adéquation entre le résultat des élections des Députés européens et l’élection du Président de la Commission européenne par le Parlement.
Ce Traité permet également d’élargir le champ de compétences de l’Union européenne à de nombreux domaines comme, par exemple, l’immigration et l’énergie.
Mais le Traité ne concerne pas seulement les institutions dans la mesure où il accorde également de nouveaux droits aux citoyens européens. La Charte des droits fondamentaux, par exemple, a été rendue juridiquement contraignante par l’entrée en vigueur du Traité. De plus, l’initiative citoyenne permet à un million de citoyens, provenant d’un nombre significatif d’Etats membres, d’inviter la Commission européenne à agir en présentant une proposition législative.
Mais il ne faut pas s’y tromper : le Traité de Lisbonne est une avancée et non un aboutissement. En effet, la crise grecque a démontré des dysfonctionnements persistants au niveau européen, conduisant à une nécessaire révision du Traité. Cette révision doit permettre la mise en place d’un mécanisme pérenne de gestion des crises au sein la zone euro et ce, pour en garantir la stabilité financière.
En effet, l’Europe doit continuer à évoluer. Nous devons tendre vers une Europe plus politique, aux côtés d’Etats forts et unis. Face aux grands défis globaux, nous avons aujourd’hui besoin d’une Europe avec un leadership sûr et volontariste.