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Déplacements

Déplacement à Washington (7-10 décembre 2009)

Jeudi 10 décembre 2009

Servir l’Europe, c’est non seulement se déplacer dans les Etats membres pour expliquer son fonctionnement mais également dans les pays tiers.
Le programme de mon déplacement à Washington s’est construit autour des thèmes de la justice et de la crise financière.

Je me suis entretenue notamment avec mon ex-homologue américain Eric Holder, Ministre de la Justice de l’Administration Obama. Nous avons abordé les difficultés liées à la fermeture du site de Guantanamo.

Après l’engagement pris par le Président Obama, au début de son mandat, de fermer le centre de détention au plus vite, s’est posée la question de l’accueil de certains détenus (contre lesquels ne pèse aucune charge) par des pays tiers.

Pourquoi ? Schématiquement, dans certains cas, il pourrait être dangereux pour ces anciens détenus de retourner dans leur pays d’origine. Ainsi, il faudrait que des pays tiers puissent les accueillir. Plusieurs pays européens, dont la France, se sont déjà mobilisés en ce sens.

Bien sûr, les pays européens ne peuvent accepter les anciens détenus à n’importe quelles conditions, et toute demande doit être rigoureusement étudiée au cas par cas. L’ancien détenu ne devrait, par exemple, présenter absolument aucun risque de sécurité pour le pays d’accueil.

Eric Holder a, par ailleurs, voulu en savoir plus sur la nouvelle gouvernance de l’Union européenne, depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Il m’a, notamment, demandé quels devaient être désormais les interlocuteurs des Etats-Unis au sein de l’Union européenne.

Devaient-ils continuer à discuter seulement avec les Etats membres, ou devaient-ils également s’adresser au Parlement européen?

En effet, le Traité de Lisbonne a étendu la procédure de codécision à de nombreux domaines. Désormais, le Conseil des Ministres et le Parlement européen sont sur un véritable pied d’égalité dans la procédure législative.

Le Parlement européen doit désormais donner son avis sur tous les accords internationaux portant sur des domaines relevant de la procédure législative ordinaire.  Ce fut notamment le cas de l’accord Swift (transfert des données bancaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme), où il a rendu un avis négatif lors de la session plénière de février dernier.

Eric Holder m’a fait part de son souhait de venir s’exprimer au Parlement européen. Je suis donc actuellement en contact avec lui afin de préparer cette visite.

A l’Université John Hopkins, je suis intervenue dans le cadre d’une conférence portant sur le partenariat transatlantique.

Ce fut très enrichissant de participer à ces débats aux côtés de personnalités politiques tels que Ana Palacio, ancien Ministre espagnol des Affaires étrangères, Emil Constantinescu, ancien Président de Roumanie, Włodzimierz Cimoszewicz, ancien Premier Ministre de Pologne, et plusieurs représentants des ministères de l’Administration Obama.

Il a été question de l’intensification de la coopération entre l’Europe et les Etats-Unis et je m’y suis exprimée plus spécifiquement sur la coopération en matière de justice, liberté et sécurité.
Cette coopération transatlantique doit assurément s’intensifier, alors que nous faisons face à des problèmes communs et croissants dans ces domaines. On pense, notamment, au problème du terrorisme. Il est évident que nous ne pouvons agir efficacement chacun dans son coin. La coopération transatlantique pour contrer des réseaux complexes de terrorisme est indispensable.

Washington est le siège de deux institutions qui ont compté pour apporter des réponses efficaces à la crise financière survenue à l’automne 2008.

Quelques semaines après le G20 de Pittsburgh, je me suis entretenue avec Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds Monétaire International. Le G20 a été l’occasion de revaloriser le FMI, en lui attribuant désormais un rôle renforcé dans l’architecture de gouvernance mondiale : celui d’évaluer et de réguler les activités économiques et financières mondiales.

Au cours de notre entretien, je l’ai interrogé, en particulier, sur la réflexion qui est actuellement menée par le FMI pour la mise en place d’une taxe qui s’appliquerait aux banques, de manière proportionnelle aux risques pris.

Washington, c’est aussi le siège de la Réserve Fédérale (la Fed) – la banque centrale des Etats-Unis.  La réserve Fédérale est dirigée par un Conseil, composé actuellement d’un Président et de 4 autres gouverneurs, dont Kevin Warsh, avec lequel je me suis entretenue. J’ai pu en apprendre un peu plus sur la manière dont la Fed a réagi à la crise financière et le travail qui doit être fait pour organiser la sortie de crise.

Enfin, je suis allée dans un lycée français, où j’ai pu parler aux élèves de mon expérience de député européen, tout en leur expliquant le fonctionnement des institutions européennes.

J’ai aussi eu l’occasion de dialoguer avec d’autres membres de la communauté française de Washington, qui m’ont beaucoup appris sur la façon dont étaient perçues la France et l’Europe aux Etats-Unis. En retour, j’ai pu leur apporter quelques éclairages sur les réformes en cours en France, et au niveau européen.