Déplacements

Déplacement en Syrie (23 et 24 janvier 2010)

Lundi 25 janvier 2010

Un développement satisfaisant des pays du Sud suggère des stratégies de développement. Mais existe-t-il un modèle unique de développement et quels sont les clés d’un développement durable dans les pays du Sud ?

Ces questions étaient l’objet de mon intervention à la conférence organisée par Madame Asma Al-Assad, Première Dame de Syrie.

Cette conférence portait plus globalement sur le rôle émergent de la société civile dans le développement. A ce titre, de nombreux responsables politiques et représentants de la société civile de diverses nationalités sont venus s’exprimer. Plusieurs membres du gouvernement syrien étaient aussi présents, tels que Madame Diala Al-Haj Aref, Ministre du travail et des Affaires sociales, Madame Lamia Assi, Ministre de l’Economie et du Commerce, ou encore M. Abdullah Dardari, Vice-Premier Ministre en charge des affaires économiques.

Ce fut intéressant de venir débattre à ce sujet dans un pays qui n’est pas dit « développé ». Pendant trop longtemps, en effet, on ne parlait de développement et de stratégies de développement que depuis des pays dits développés. Ces analyses prenaient trop peu en compte la situation particulière des pays, des peuples, de leur histoire, et ignoraient trop souvent leurs évolutions.

Plus je voyage dans des pays dits en développement, plus je vais à la rencontre de ceux qui y portent le changement, plus je suis convaincue qu’il n’y a pas de stratégie universelle de développement. Ce que je vois, ce sont des situations très diverses qui appellent des réponses particulières.

Il est très intéressant d’observer certains de ces pays prendre leur destin en main. Ils s’engagent, pour beaucoup, dans des réformes de secteurs importants, comme l’éducation, la formation, l’économie ou encore pour améliorer le droit des femmes.

La réforme de ces secteurs (et d’autres encore) seront le garant d’un développement satisfaisant des pays du Sud. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il existe un modèle unique pour réussir ces réformes. Chaque pays doit, pour y parvenir, mettre en place une stratégie propre à sa situation particulière.

A côté des réformes engagées par l’Etat, se développe une société civile qui permet de faire évoluer les comportements, les mentalités et donc la société. En Syrie, par exemple, des ONG tels que PlaNet Finance travaillent avec des acteurs locaux pour favoriser le recours aux microcrédits pour des projets développés par des femmes.

Le développement des pays du Sud sera accéléré, enfin, à mesure que ces pays s’ouvrent vers l’extérieur et multiplient les échanges. C’est ainsi que la Syrie coopère, par exemple, avec l’Union européenne dans des secteurs fondamentaux, tels que la santé, le gaz et le soutien aux PME.