Ce qui ressemblait d’abord à une simple rumeur de début d’été commence à prendre une tournure bien plus sérieuse. Alors que la France fait face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et à une pression grandissante sur la consommation d’eau, une proposition circule en coulisses : taxer les piscines gonflables, y compris celles installées temporairement dans les jardins particuliers.
Et si, bientôt, vos après-midis à barboter dans 40 cm d’eau devenaient un luxe fiscal ?
Une mesure envisagée pour limiter le gaspillage estival
À l’origine de cette idée, plusieurs élus locaux du sud de la France, confrontés à des restrictions d’eau récurrentes chaque été. Selon eux, les piscines dites “éphémères” — souvent installées sans autorisation ni contrôle — représenteraient une part non négligeable de la surconsommation d’eau dans certaines communes.
“Une piscine gonflable familiale, c’est entre 3 000 et 15 000 litres d’eau à chaque remplissage. Quand on voit les nappes phréatiques s’effondrer, on ne peut plus fermer les yeux”, explique un maire d’une commune du Vaucluse, à l’origine de la proposition transmise à l’Association des Maires de France.
L’idée : instaurer une redevance environnementale forfaitaire sur les piscines temporaires dépassant un certain volume, à déclarer via une simple application en ligne, ou à l’achat directement.
Un projet flou mais soutenu par certains députés
S’il n’existe pour l’instant aucun projet de loi officiel, plusieurs parlementaires de la majorité ont confirmé à demi-mot l’existence de “réflexions en cours” sur ce type de taxation. “Tout ce qui touche à l’usage de l’eau va devenir central dans les années à venir. Ce serait irresponsable de ne pas poser la question”, confie un député de la commission développement durable.
Certains imaginent une taxe indexée sur la capacité de la piscine, d’autres une déclaration obligatoire dès l’achat en grande surface ou sur Internet. Une autre piste évoquée : l’interdiction pure et simple de remplir ces bassins lors des périodes d’alerte sécheresse — déjà en vigueur localement dans certains départements.
Colère sur les réseaux, soutien discret des écologistes
Du côté des consommateurs, la réaction ne s’est pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent une “guerre contre les petits plaisirs populaires” et une “écologie punitive ciblant encore les classes moyennes”.
“On ne dit rien pour les golfs, pour les jets privés, pour les piscines creusées chauffées à 30°, mais on va embêter ceux qui gonflent une pataugeoire pour leurs enfants ?” peut-on lire sur X (anciennement Twitter).
Chez certains élus écologistes, au contraire, la proposition est jugée “légitime” : “Il ne s’agit pas de taxer la détente, mais de rappeler que l’eau n’est pas une ressource illimitée. Une piscine, même gonflable, ça n’est pas anodin à l’échelle de tout un pays.”
Une décision attendue d’ici l’été 2026 ?
Rien n’est encore décidé, mais le sujet pourrait revenir dans le débat public plus vite que prévu. Selon plusieurs sources concordantes, une mission parlementaire sur “l’usage citoyen de l’eau” devrait être lancée début 2026.
Le rapport pourrait alors recommander des mesures contraignantes… ou simplement des campagnes de sensibilisation.
En attendant, il est encore possible de profiter de sa piscine gonflable sans redouter la facture fiscale. Mais pour combien de temps ?
