Les primo-accédants représentent plus de la moitié de l’ensemble des nouveaux prêts hypothécaires alors que les prix augmentent lentement
La demande croissante sur le marché immobilier nourrit l’optimisme, mais des avertissements demeurent sur l’intérêt limité des investisseurs locatifs, ce qui continue d’entraver une croissance globale plus étendue.
Une augmentation des prix des biens non neufs au cours du troisième trimestre 2025 a atteint +0,7%, selon les dernières estimations du rapport Notaires-Insee.
En outre, les ventes de maisons sur une base annuelle entre septembre 2024 et septembre 2025 ont atteint 921 000, soit supérieur aux 916 000 enregistrés en août 2025 et bien au-delà des 832 000 en septembre 2023-2024.
Cela correspond en grande partie aux prévisions des notaires dans leur ensemble de données le plus récent (couvrant la période jusqu’en juin 2025), qui constitue l’ensemble le plus détaillé disponible sur le marché immobilier.
Les estimations Notaires-Insee reposent sur des données préliminaires, qui sont ensuite utilisées par les Notaires de France pour compiler des informations complètes destinées à être publiées au cours des mois suivants.
La demande et les offres de prêts hypothécaires enregistrent une hausse
« Les agents immobiliers ont retrouvé le moral », tout en restant prudents, a déclaré le président de la chaîne d’agences Orpi, Guillaume Martinaud, cité par le média France 24.
« Les mandats de vente affluent à nouveau… les acheteurs se présentent, et les vendeurs qui se sont laissés emporter [baissent les prix à des niveaux plus réalistes] », a-t-il ajouté.
Une grande partie de cet optimisme provient d’une demande accrue des acheteurs, tant les primo-accédants que ceux qui cherchent à progresser sur l’échelle immobilière.
La demande a augmenté de 9 % entre octobre 2024 et octobre 2025, équivalant à des niveaux observés en octobre 2021 lorsque le tournant des taux hypothécaires (qui avaient augmenté rapidement de 1 % à plus de 4 %) a dissuadé de nombreux acheteurs potentiels.
Les acheteurs sur le marché savent que les taux actuels d’environ 3 % sont stables et sont peu susceptibles de retomber à des niveaux pré-Covid.
En conséquence, ils n’attendent plus pour entrer sur le marché et sont prêts à payer ces taux.
Le nombre de prêts hypothécaires octroyés en France entre janvier et septembre 2025 est supérieur de 38 % à celui de la même période en 2024.
Un peu plus de la moitié (53 %) des prêts octroyés l’ont été à des primo-accédants, dont la reprise dynamise la demande du marché.
Leur retour, ainsi que la volonté des propriétaires de réduire légèrement les prix tout en les voyant augmenter, fait avancer le marché.
La région Île-de-France mène la croissance
La région Île-de-France, la plus peuplée de France et qui abrite Paris, a dépassé les chiffres de croissance enregistrés dans d’autres régions, soulignant une confiance accrue dans le retour d’un marché solide.
Cette région a représenté plus de 120 000 transactions immobilières entre septembre 2024 et septembre 2025, enregistrant certaines des plus fortes figures de croissance.
En particulier, les appartements dans la capitale ont connu d’importantes hausses de prix de +1,1 % entre le deuxième et le troisième trimestre 2025.
D’une année sur l’autre, les prix des maisons dans la région ont globalement augmenté de +0,4 % entre septembre 2024 et septembre 2025. Il s’agit de la première variation positive après dix trimestres de baisses.
Le manque d’investissements locatifs suscite des inquiétudes
Cet optimisme est quelque peu tempéré par l’absence croissante d’investisseurs locatifs en tant que groupe clé du marché.
Les investisseurs en achat pour louer sont de plus en plus dissuadés d’entrer sur le marché pour deux raisons principales, a expliqué Thomas Chaumeron, directeur de l’agence ISR à Paris, à France 24.
Des règles obligatoires d’efficacité énergétique pour les locations, interdisant progressivement la location des propriétés les moins économes en énergie, poussent les investisseurs à chercher ailleurs, en grande partie en raison des coûts nécessaires pour atteindre les seuils requis.
De plus, les contrôles des loyers dans les grandes villes comme Paris – qui pourraient bientôt s’étendre à d’autres zones si les communes estiment qu’ils sont efficaces – amènent davantage les investisseurs à hésiter.
