Renforcement des contrôles plus stricts proposés sur ce mode de transport de plus en plus populaire
Une ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO dans le sud de la France est la dernière à envisager de resserrer les règles concernant les trottinettes électriques, en donnant à la police des pouvoirs d’intervention plus étendus.
Cette initiative fait suite à des plaintes des habitants d’Albi (Tarn) concernant des comportements antisociaux et dangereux de la part des utilisateurs.
Si elle est mise en œuvre, Albi rejoindrait des villes comme Paris et Carcassonne en appliquant des contrôles plus stricts sur ce mode de transport de plus en plus populaire.
On compte 2,5 millions d’utilisateurs de trottinettes électriques en France, selon des données publiées en 2024 par l’Agence française de la transition écologique, l’ADEME. Les hommes constituent de loin les plus grands utilisateurs, représentant 79% des propriétaires privés et 66% des personnes qui conduisent des trottinettes en location.
La popularité croissante s’est traduite par une augmentation des accidents impliquant des trottinettes électriques.
Dans son dernier baromètre publié en juin 2025, l’Autorité française de sécurité routière a enregistré 900 blessures graves liées aux trottinettes électriques au cours des 12 derniers mois, soit une hausse de 28%.
Elle a noté que « de nombreuses actions préventives sont menées par les préfectures » dans le but de s’attaquer au problème.
Les premières réglementations nationales régissant les trottinettes électriques ont été introduites en 2020. Elles prévoyaient que toutes les trottinettes électriques soient équipées de phares avant et arrière, de freins et d’un klaxon. L’âge minimum des conducteurs est passé de 12 à 14 ans en 2023.
Les utilisateurs ont interdiction de circuler sur les trottoirs en France, sauf si le maire a autorisé cette utilisation. Ceux qui enfreignent les règles risquent une amende de 135 €.
Le port du casque est obligatoire en dehors des zones densément peuplées, bien qu’il soit « fortement recommandé » dans les zones urbaines.
Les habitants d’Albi se plaignent que de nombreux utilisateurs continuent à circuler sur les trottoirs, et le maire de la ville envisage désormais d’émettre un décret sur leur utilisation.
« Il y a un problème avec les trottinettes, c’est un vrai souci », a déclaré la maire Stéphanie Guiraud-Chaumeil aux médias locaux.
Le décret irait plus loin que la « Charte de la rue » publiée à Albi en janvier, qui comprenait un guide de bonnes pratiques envoyé aux habitants et publié sur les réseaux sociaux. Il offrirait de nouveaux outils pour donner à la police le pouvoir d’intervenir.
Carcassonne a publié en 2024 un décret municipal interdisant l’utilisation des trottinettes électriques sur les rues piétonnes du centre-ville, ainsi que sur les trottoirs et les places. Elle a également abaissé la limite de vitesse à 10 km/h dans le centre.
Les trottinettes ne peuvent être garées que dans des zones désignées. Rouler en groupe et l’utilisation d’écouteurs ou de téléphones pendant la conduite sont interdits.
Paris, aussi, entretient une relation love-hate avec les trottinettes électriques depuis qu’elle est devenue l’un des premiers adopteurs des modèles de location en 2018.
En avril 2023, environ 90% des Parisiens ayant participé à une enquête du conseil municipal ont voté contre les trottinettes électriques en libre-service et elles ont ensuite été interdites.
La ville de Saint-Denis, en banlieue parisienne, a interdit les trottinettes dans le centre piétonnier en octobre 2025 à la suite d’une « forte demande des piétons », selon la municipalité. Toute personne enfreignant les nouvelles règles s’expose à une amende de 135 €.
À l’échelle nationale, un projet de loi a été déposé en septembre par plusieurs députés du parti de droite Les Républicains afin de resserrer les règles régissant les trottinettes électriques.
Si ce texte est adopté, les mesures comprendront l’obligation pour tous les utilisateurs de porter un casque, la formation des jeunes aux règles de la route à partir de 14 ans, et l’augmentation de l’amende en cas de non-respect.
