Anomalies détectées sur le site de l’usine dans le Gard
La production sur le site Perrier de Vergèze, dans le Gard, a fait l’objet d’un nouvel examen après que des millions de bouteilles ont été retenues à la suite de multiples anomalies bactériologiques.
Environ 4 millions de bouteilles sont actuellement bloquées sur le site, avec d’autres lots en cours d’investigation selon l’ARS Occitanie.
Des chiffres obtenus par Radio France montrent que, entre le 30 avril et le 28 novembre, l’entreprise a isolé 9 534 palettes pour non-conformité. La plupart ont ensuite été levées, mais 34 palettes ont été détruites.
Depuis mai, Radio France signale 27 alertes, y compris des détections de Pseudomonas aeruginosa dans des échantillons d’eau brute.
La production sur deux des puits du site a été interrompue à la fin du mois de novembre, l’un après une panne électrique et l’autre après détection de P. aeruginosa dans l’eau brute, selon la documentation de l’ARS.
Elle a repris le 28 novembre sous la supervision de l’ARS. Nestlé, qui possède Perrier, affirme que ses tests de vérification confirment que toutes les bouteilles mises sur le marché restent sûres.
L’augmentation des anomalies fait suite à une ordonnance préfectorale de mai obligeant Nestlé à retirer des microfiltres fins non autorisés pour l’eau vendue comme eau minérale naturelle.
Selon les règles françaises, l’eau minérale doit être naturellement pure et ne peut être soumise à des traitements considérés comme équivalents à la désinfection.
Depuis cette ordonnance, l’usine s’appuie sur une filtration plus large de 0,45 micron, qui n’est pas non plus couverte par son autorisation actuelle, a indiqué la préfecture.
L’ARS a averti que Perrier doit fournir 12 mois consécutifs d’eau conforme et non traitée afin de conserver son statut d’eau minérale.
Une opinion de l’ARS émise en avril n’était pas favorable. Un deuxième rapport, remis le 3 décembre et décrit par l’ARS comme « favorable sous conditions », est actuellement examiné par la préfecture et son conseil consultatif CoDERST (Conseil pour l’Environnement, la Santé et les Risques Technologiques).
Problèmes persistants
La situation s’ajoute à un historique long des problèmes de contamination antérieurs sur le site.
Un rapport du Sénat publié en mai a trouvé des preuves d’événements de contamination internes à Vergèze à partir de 2020.
En 2024, trois millions de bouteilles ont été détruites après que des bactéries d’origine fécale ont été confirmées, selon les déclarations de Nestlé aux autorités.
300 000 bouteilles supplémentaires ont été bloquées en avril 2025 après la détection d’entérobactéries.
Une action en justice du groupe de consommateurs UFC-Que Choisir visant à suspendre d’urgence la production a été rejetée en novembre par le tribunal de Nanterre, qui a jugé qu’aucun risque sanitaire imminent n’avait été démontré.
Vergèze est la seule source mondiale de Perrier et emploie environ 1 000 personnes.
