L’indice suit des domaines clés pour « comparer comment les inégalités affectent nos vies »
La France est arrivée deuxième sur 27 pays dans l’Indice d’égalité entre les sexes 2025, publié cette semaine par l’Institut européen pour l’égalité de genre (EIGE).
L’indice vise à « répondre directement aux besoins des décideurs politiques, comparer comment les inégalités affectent nos vies au travail, à la maison ou dans la vie publique, et impulser des actions pour une Europe plus égale », indique l’EIGE.
Il suit les progrès dans les domaines clés suivants :
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Le travail, l’argent, les connaissances, le temps, le pouvoir et la santé ; sans oublier
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Il examine aussi les violences contre les femmes et les inégalités croisées (par exemple comment votre niveau d’éducation ou le fait d’avoir des enfants affecte votre travail).
La France en deuxième place
La France est arrivée deuxième au classement global sur 27 pays, avec un score de 73,4 sur 100 (bien au‑dessus de la moyenne de l’UE de 63,4).
Elle n’était devancée que par la Suède, qui a obtenu 73,7.
À la troisième place se trouvait le Danemark, avec 71,8, tandis que l’Espagne et les Pays‑Bas complétaient le top cinq (70,9 et 69,5 respectivement). Parmi les dix premiers, le Portugal est arrivé 10e (63,4) et le Luxembourg a pris la neuvième place (63,9).
Chypre est arrivée dernière sur la liste des 27, avec un score de 47,6. Étaient également proches du bas la Hongrie (51,6) et la République tchèque (53,2).
Écarts entre les genres, garde d’enfants et tâches ménagères
Les conclusions pour la France incluent :
Santé
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64 % des femmes et 69 % des hommes évaluent leur santé comme « bonne » ou « très bonne » (mais les deux chiffres ont diminué depuis 2020)
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À 65 ans, les femmes prévoient passer 51 % du reste de leur vie en bonne santé, contre 53 % pour les hommes
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Dans l’ensemble, le score de santé de la France est de 88,0 %, au‑dessus de la moyenne de l’UE qui est de 86,2 %, ce qui la place à la cinquième place (à la tête figure l’Irlande, avec 93,8 %).
Cela concorde en partie avec d’autres recherches sur l’espérance de vie et les années « en bonne santé » réalisées en France ces dernières années.
Pensions et revenus
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Les hommes perçoivent des montants bruts de pension supérieurs de 27 % à ceux des femmes
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Dans l’ensemble, le score monétaire de la France est de 78,1 (15e sur 27).
Garde d’enfants et tâches domestiques
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21 % des femmes consacrent plus de cinq heures par jour à la garde d’enfants, contre 13 % des hommes
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61 % des femmes réalisent des tâches ménagères au quotidien (par ex. cuisiner, nettoyer, linge), contre 40 % des hommes. La différence est plus marquée chez les tranches d’âge plus élevées.
Emploi
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Les taux d’emploi ont augmenté, tandis que l’écart entre les sexes s’est réduit. L’emploi à temps plein équivalent pour les femmes est de 45 %, contre 54 % pour les hommes
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La disparité d’emploi concerne principalement les couples avec enfants, les personnes avec un faible niveau d’éducation et les personnes nées en dehors de la France
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40 % des postes de direction sont occupés par des femmes, et 47 % des membres du conseil d’administration sont des femmes
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51 % des postes ministériels sont occupés par des femmes.
Les hommes vivant en couple gagnent en moyenne 34 % de plus que leurs partenaires féminines.
Taux de progression en Europe
L’indice suit également le taux d’évolution sur les cinq, dix et quinze dernières années.
Pour la France, le taux de progression est :
Cela signifie que sur les 15 dernières années, l’égalité des genres en France s’est améliorée de 14,9 points de pourcentage, derrière seulement l’Espagne, l’Irlande et l’Italie.
Cela est « principalement dû à des améliorations dans le domaine du pouvoir et dans celui des connaissances », a indiqué l’EIGE.
La France obtient son score le plus élevé dans le domaine de la santé, à 88 %. Suit l’argent (78,1 %), le travail (72,8 %), le pouvoir (72,5 %), le temps (67,6 %) et les connaissances (62,6 %).
La plus grande amélioration se situe dans le domaine du pouvoir (en hausse de 9,5 points), principalement en raison du « pouvoir social », a précisé l’EIGE.
Cependant, l’EIGE a déclaré que la France a « le plus grand potentiel d’amélioration » dans le domaine de l’argent (score de 78,1, en 15e place sur 27 pays), en raison de ressources financières plus limitées pour les femmes.
Elle a également indiqué que bien que le score de santé de la France soit élevé, l’indice 2025 a montré un « recul » dans ce domaine, avec une diminution de 0,4 point depuis 2020.
En Europe dans son ensemble :
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Au cours des cinq dernières années, le pays qui s’est le plus amélioré est Malte, avec un score de 8,6 sur 10 (pour un score global de 58,9). Le pays qui s’est le moins amélioré est la Bulgarie, qui a reculé de 0,7 (global 58,1).
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Au cours des dix dernières années, l’Irlande s’est le plus améliorée (d +13,4, à 69,0). Là encore, la Bulgarie s’est le moins améliorée, avec +1,8.
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Au cours des quinze dernières années, l’Italie est celle qui s’est le plus améliorée (d +16,9, pour un score global de 61,9).
Stéréotypes de genre
Pour cette année, l’indice « intègre pour la première fois des données fraîches sur les stéréotypes de genre »*, a déclaré l’EIGE.
Ses conclusions générales à travers l’Europe incluent :
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Des normes de genre profondément enracinées continuent d’influencer nos vies quotidiennes, nos choix et nos opportunités
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Les hommes sont encore largement considérés comme les soutiens de famille et les leaders
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Les femmes font face à des biais subtils mais omniprésents qui affectent leur confiance, leur ambition et leur sécurité
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Les femmes doivent travailler 15,5 mois pour gagner ce que les hommes gagnent en 12 mois, ce que l’EIGE appelle le « trimestre fantôme ».
L’égalité de genre complète reste au moins à 50 ans d’ici, “malgré les progrès à travers l’Europe”, a déclaré l’EIGE, concluant que : “Bien que les mentalités évoluent lentement, démanteler les stéréotypes de genre est fondamental pour une vraie égalité.”
*Note : Les changements de méthodologie et de structure cette année (y compris les nouvelles données utilisées) signifient que l’indice 2025 n’est “plus [directement] comparable aux scores de l’indice précédent”, selon l’EIGE.
