Le nombre de sangliers augmente et les animaux « imprévisibles » peuvent causer des blessures graves
Une augmentation des rencontres avec les sangliers a conduit à des appels à la prudence, non seulement parmi les chasseurs mais aussi les randonneurs, les résidents et les automobilistes à travers la France.
Se faire charger par ces animaux peut entraîner des os cassés et des plaies profondes et, dans certains cas, peut même être fatal.
Les sangliers chargent rarement sans provocation, agissant généralement uniquement lorsqu’ils se trouvent près de leurs petits ou s’ils sont blessés.
En novembre, un chasseur dans le Var, âgé d’environ 60 ans, a été retrouvé mort après une chasse au cours de laquelle un sanglier avait été blessé. On pense qu’il est parti à sa recherche et est décédé lorsqu’il l’a chargé.
Les sangliers se trouvent non seulement dans les zones sauvages mais aussi autour des villes et villages – et même dans certaines villes et agglomérations plus grandes – ainsi qu’à proximité de nombreuses routes rurales dans toutes les régions de France.
Les médias locaux relaient souvent des histoires d’accidents impliquant des sangliers sur les routes, en particulier le matin et le soir, lorsque la visibilité est plus faible et rend leur détection plus difficile – les sangliers sont nocturnes et se déplacent souvent à l’aube et au crépuscule.
« Les accidents restent rares, mais leur fréquence augmente », a déclaré à La Dépêche Jean-Pierre Authier, membre de la Fédération départementale des chasseurs de l’Aveyron.
« Le sanglier est un animal imprévisible, surtout lorsqu’il se sent acculé ou qu’il protège ses jeunes », a-t-il ajouté.
Prolifération sauvage des populations de sangliers
Le nombre de sangliers a considérablement augmenté en France, et ces animaux s’installent dans de nouveaux territoires chaque année.
Plusieurs raisons expliquent cette hausse, notamment des hivers plus doux qui favorisent leur survie.
« L’abandon des terres agricoles joue aussi un rôle majeur, avec la prolifération des terres en jachère qui offrent abri et nourriture aux sangliers, qui n’ont plus besoin de se déplacer », a déclaré M. Authier.
« En outre, l’urbanisation, qui réduit les zones de chasse et crée des refuges », a-t-il ajouté.
Les chasseurs augmentent le nombre d’abattages de sangliers
Au cours de la période de chasse 2024-2025, 881 372 sangliers ont été tués selon les statistiques de l’Office français de la biodiversité (OFB), soit 2,1 % de plus que l’année précédente et presque le double de celui d’il y a 20 ans.
Les accidents de chasse impliquant des sangliers diminuent, bien que les décès de chasse aient globalement augmenté.
La chasse au sanglier est strictement encadrée en France et chaque chasseur doit acheter un « bracelet » auprès de l’office départemental de la chasse pour chaque sanglier abattu.
Les bracelets, qui doivent être fixés à l’animal mort en cas de contrôles par les agents de l’OFB, coûtent entre 10 et 20 euros chacun, selon le département.
La compensation a atteint en moyenne 90 millions d’euros par an au cours des quatre dernières années, ont-ils déclaré.
Les dégâts causés par le sanglier prennent généralement la forme de sols boueux et de terre retournée alors qu’ils recherchent des vers et d’autres aliments dans le sol.
Ils sont également connus pour pénétrer dans les champs de maïs et manger les plants.
Malgré l’augmentation des abattages, il n’est toutefois pas si facile de trouver de la viande de sanglier ou du saucisson de sanglier.
L’OFB et le ministère de la Santé exigent désormais des analyses en laboratoire, coûtant environ 15 € (plus les formalités), avant qu’un sanglier puisse être vendu pour sa viande, afin de s’assurer qu’il n’est pas atteint par la trichinose.
Il s’agit d’un ver parasite qui peut être transmis aux humains si la viande de sanglier infectée n’est pas suffisamment cuite jusqu’à ce qu’elle soit grisâtre au centre et que la viande atteigne 71°C.
Les symptômes apparaissent généralement environ 48 heures après avoir consommé de la viande contaminée et comprennent la diarrhée, la fièvre, des douleurs musculaires, un visage gonflé et des sautes d’humeur.
Les chasseurs soutiennent depuis longtemps que le nombre de cas causés par la consommation de sanglier est très faible, beaucoup plus de personnes contractant la maladie à partir du porc ou de la viande chevaline achetés chez le boucher.
Malgré des requêtes en 2024 des chasseurs en Dordogne – le département ayant le troisième plus grand nombre de sangliers tués – en vue d’obtenir la levée des restrictions de chasse, celles-ci sont restées en place.
Les résidents et les visiteurs doivent être conscients des risques
Les gens devraient être conscients des risques, car même si « les rencontres avec des sangliers restent aléatoires… [elles] peuvent se produire n’importe où », selon M. Authier.
Si vous rencontrez un sanglier, vous devriez garder vos distances et éviter de l’agiter, en particulier s’il s’agit d’une femelle avec des jeunes à proximité.
Ne tournez pas le dos à l’animal et gardez-le dans votre champ de vision pendant que vous reculez lentement, ou laissez-le passer sans le déranger.
S’il se met à charger, cherchez un terrain plus élevé (sur un rocher ou dans un arbre) ou cachez-vous derrière un rocher et laissez-le vous dépasser. N’essayez pas d’entrer en contact avec ces animaux, qui pèsent régulièrement 100 kg ou plus.
Plus d’informations peuvent être consultées dans notre article ici.
Les conducteurs doivent être constamment attentifs aux conditions de la route et repérer les panneaux annonçant la présence de sangliers. Pendant les heures du crépuscule et de l’aube, ils doivent faire preuve de prudence, car la lumière réduite peut entraîner des accidents.
Ils devraient utiliser les phares pour améliorer la vision, même s’il ne fait pas complètement nuit.
