La France va réintroduire les flashs des radars dans le cadre d’une expansion majeure du parc de radars

Le gouvernement français prévoit apparemment de revenir à des flashs visibles des caméras, jugés plus « éducatifs ».

Cela survient dans un contexte de plans visant à augmenter fortement le nombre de radars de vitesse en France, notamment dans les zones urbaines, où environ 5 000 nouveaux radars « des autorités locales » devraient être installés entre 2026 et 2035.

Flashs éducatifs

Les flashs visibles refont leur apparition, rapportent les médias automobiles français L’Argus et Auto Plus, à la suite de deux salons professionnels récents à Paris: le Salon des maires (pour les collectivités locales) et Milipol (pour l’industrie de la sécurité).

Les premiers modèles de radars avaient un flash bien visible, mais ceux déployés au cours des dix dernières années utilisent un flash infrarouge indétectable permettant de photographier discrètement le conducteur en excès de vitesse. Cela signifie que de nombreux conducteurs ne réalisent pas qu’ils ont été contrôlés jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’amende par courrier.

On dit que cela avait en partie pour objectif de susciter une impression d’incertitude chez les conducteurs, qui pourraient penser qu’à tout moment ils pourraient être pris en photo par une caméra sans même s’en rendre compte et qu’ils adoptent donc une conduite plus prudente.

Cependant, Auto Plus rapporte que le Département du contrôle automatisé (DCA), une section du Ministère de l’Intérieur chargée du déploiement des caméras, revoit sa position sur ce sujet.

Il est prévu que les nouvelles caméras destinées à être déployées dans les zones urbaines à partir de l’année prochaine — jusqu’à 5 000 sur dix ans selon un appel d’offres adressé aux fournisseurs de caméras — intègrent un mécanisme de flash « suffisamment visible et significatif pour informer [le conducteur] qu’une infraction a été relevée ».

De plus, le DCA s’éloigne des caméras de type furtif en général, afin de « réintroduire davantage d’éducation et de prévention », rapporte Auto Plus.

« Selon nos sources, cela se fait en demandant aux fabricants de radars de développer un système de « notification d’infraction » qui pourra être ajouté à leurs boîtes de caméras — y compris celles déjà en service, » a-t-il indiqué.

« L’ajout concernera, à partir de 2026, les 1 552 radars tourelles [« turret »-caméras, déployées depuis 2019, capables de relever des infractions dans les deux sens], tous les radars discriminants de dernière génération [destinés à identifier différents types de véhicules et les voies qu’ils empruntent], environ 350 radars urbains installés par l’État central, et à l’avenir les milliers de radars ‘des autorités locales’ à mettre en place par les maires. »

Jean-Christian Meslet, directeur de l’Automobile Club du Midi, a déclaré à TF1: « Cela permettra aux gens de réaliser immédiatement qu’ils ont commis une infraction, et cela aura effectivement une valeur éducative, car pour que la sanction liée à une violation des règles soit acceptée, il doit aussi y avoir une information préalable et une acceptation sociale. »

On s’attend à ce que les flashs « éducatifs » se déclenchent avec un léger décalage par rapport au flash infrarouge qui enregistrera réellement la vitesse du conducteur, afin de ne pas perturber ce dernier.

On ignore si, à terme, cette politique pourrait aussi s’appliquer aux voitures-radars. Ces véhicules, non marqués et circulant sur un itinéraire prédéfini, sont désormais utilisés dans toutes les régions sauf l’Île-de-France et la Corse.

Caméras urbaines

De nouveaux modèles de caméras ont été présentés lors des salons, toutefois, le fournisseur exact et le modèle des nouvelles caméras urbaines reste flou, car une procédure d’appel d’offres est toujours en cours, et le choix devrait être fait en janvier.

Cela concerne les « caméras des autorités locales » que les mairies pourront faire installer dans leurs communes, dans le cadre d’une mesure issue de la loi 3DS sur la décentralisation de 2022.

Dans ce cadre, elles achèteront un forfait auprès du fournisseur retenu, comprenant l’installation et l’entretien des caméras.

Les caméras serviront à vérifier les excès de vitesse et/ou le passage au feu rouge, et certains modèles présentés lors des salons permettent d’effectuer les deux vérifications en même temps.

Plusieurs modèles sont également conçus pour pouvoir être utilisés afin de détecter d’autres infractions à l’avenir, à condition d’obtenir l’accréditation officielle pour leur utilisation dans ces domaines.

Plans de remplacement des anciennes caméras

Les dernières données sur le déploiement des caméras, jointes en annexe au budget 2026, indiquent qu’il y aura environ 4 200 radars automatiques « opérationnels et visibles » en France d’ici la fin de 2026.

Elles indiquent également que la plupart des caméras plus anciennes, âgées de 10 à 15 ans, seront remplacées par de nouveaux modèles cette année.

14,2 millions d’amendes ont été infligées par les radars fixes en 2024, en baisse par rapport à 16,8 millions en 2023. La grande majorité de ces amendes l’année dernière (13,9 millions) concernait l’excès de vitesse, bien que plus de 270 000 aient été dues à des conducteurs franchissant des feux rouges.

Quatre cinquièmes des caméras se trouvaient sur des routes nationales ou départementales, le reste sur des autoroutes (14 %) ou des routes municipales (6%).

La même année, les radars fixes ont généré 889 millions d’euros de revenus, en baisse par rapport à 965 millions en 2023 (hors amendes perçues par les radars mobiles). La chute a été jugée en grande partie due à une diminution de 7 % de la disponibilité des radars, principalement en raison de vandalisme et de dommages.

Endommager un radar risque des amendes allant jusqu’à 75 000 euros et jusqu’à cinq ans de prison, passant à 100 000 euros et sept ans si la personne prise porte un masque ou fait partie d’un groupe organisé plus large.

Si vous pensez qu’un radar ne fonctionne pas correctement et vous a pris à tort, vous pouvez contester l’amende via une procédure spécifique, sans la payer d’abord.


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