
C’est dans le cadre du « Premier souk international de l’investissement féminin » organisé par l’Union des Femmes Investisseurs Arabes (UFIA) que je me suis rendue le 26 novembre dernier, à Casablanca (Maroc).
J’ai été invitée à m’exprimer lors d’un panel intitulé « Investissement Féminin et Intégration économique » .
J’ai tenu, dans mon intervention, à mettre l’accent sur la place de la femme dans la sphère publique, et sur l’opportunité que nous avions d’apprendre les uns des autres. Il ne s’agissait pas, pour les intervenants venus des pays européens, de venir donner des leçons aux entreprises et pays représentés, mais plutôt d’amorcer un dialogue sur les bonnes pratiques.
J’ai été, à ce titre, particulièrement ravie de pouvoir débattre avec Mme Nouzha SKALLI, Ministre marocain du Développement social, de la solidarité et de la famille, ainsi qu’avec Mme Iyom Joséphine ANENIH, Ministre de la femme et des affaires sociales du Nigeria.
Au Maroc, Madame SKALLI fait un travail remarquable favorisant l’égalité et l’équité entre les genres. Le Maroc met en place des politiques favorisant notamment l’entrepreunariat des femmes et leur accès au microcrédit.
J’ai bien évidemment évoqué la situation en France : des avancées considérables ont pu, naturellement, y être observées depuis 60 ans, mais des lacunes persistent. La France ne se classe, en effet, qu’à la 46ème place (sur 134 pays)[1] en ce qui concerne l’égalité femmes/hommes.

L’égalité salariale, en particulier, devra être l’une des priorités en France de la prochaine élection présidentielle. Une véritable prise de conscience collective doit émerger et stimuler un engagement plus important des entreprises. L’écart de salaire horaire entre les hommes et les femmes reste aujourd’hui trop important (d’environ 16% en France et 18% dans l’Union Européenne), pour que nous puissions en parler sans agir plus pleinement encore.
L’égalité femmes/hommes, c’est aussi la place accordée aux femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Elle demeure encore trop faible. Sur ce point, à Casablanca, j’ai parlé d’une proposition de loi, à l’étude au Parlement français, visant à aller vers un objectif de 40% de femmes dans les conseils d’administration à l’horizon 2017.
Au-delà de la France, l’Europe a un grand rôle à jouer pour réparer les déséquilibres mondiaux, et donc les inégalités entre les femmes et les hommes. L’Union pour la Méditerranée, qui regroupe les 27 Etats membres de l’Union européenne et 16 partenaires méditerranéens doit être un instrument au service de cette cause. Lors de la conférence, nous avons notamment évoqué la Fondation des Femmes pour la Méditerranée, un projet lancé dans le cadre de l’UPM, en novembre 2009.
Le droit des femmes, ainsi que la lutte contre toutes les violences faites aux femmes ont toujours été au cœur de mon action politique. Vous pouvez compter sur moi, pour continuer à œuvrer en ce sens, au cours des prochains mois et années, en France, au niveau européen, et au cours de mes prochains déplacements à l’étranger.
[1] Classement établi par le World Economic Forum en octobre 2010

