De nombreux cas de fraude à l’étiquetage de produits alimentaires ont été révélés ces derniers mois. Ils ont remis en cause nos certitudes quant à la qualité des produits alimentaires vendus en Europe et à l’information des consommateurs. Malgré les règles européennes de traçabilité et les normes de qualité, notre système connaissait des lacunes et des consommateurs ont pu être trompés.
Avec ma collègue Françoise Grossetête, nous avons d’ailleurs très tôt, dans l’affaire dite de la «viande de cheval», interpellé la Commission européenne et tous les ministres européens concernés sur la question de l’étiquetage. Nous avons demandé que l’Europe agisse pour imposer l’indication de l’origine de la viande sur les emballages des produits transformés et des plats préparés. Soulignant le travail fait par Michel Barnier pour garantir une meilleure transparence des marchés, nous avons demandé à ce que ces efforts soient poursuivis.
Mais ces événements n’ont fait que mettre en lumière quelques uns des problèmes que traversent aujourd’hui le secteur agro-alimentaire et l’agriculture européenne. Je m’engage au Parlement européen à soutenir une activité agricole durable qui garantit la qualité des produits pour le consommateur. A la rencontre des agriculteurs, au Salon de l’Agriculture comme dans leurs exploitations, je m’efforce d’être le relais de leurs préoccupations au niveau européen. Je me suis notamment engagée avec d’autres députés européens, dont mon collègue Franck Proust, contre la suppression des droits de plantation dans le secteur vinicole. Cette suppression aurait conduit à une libéralisation totale du marché du vin qui risquait de faire disparaître des milliers d’exploitations familiales. Je me suis également mobilisée sur la question de la réduction de 50% des restitutions à l’export pour l’élevage avicole, et la fin des quotas de production dans le secteur laitier. J’ai demandé à la Commission européenne des explications face à la menace que ces politiques laissent planer sur les éleveurs européens.
Rien ne sera possible pour l’agriculture européenne si on ne lui donne pas les moyens d’évoluer et de survivre. La réforme en cours de la politique agricole commune est l’occasion de moderniser et d’adapter notre agriculture aux exigences du temps présent. Mais réduire le budget de la PAC de 13% pour les sept prochaines années, comme l’a proposé le Conseil européen, est un contre-sens historique et une faute morale. Je n’ai de cesse de le dénoncer et je regrette que la France n’ait pas pleinement joué son rôle historique dans ce dossier capital pour notre agriculture.
L’Europe doit continuer de défendre une agriculture de qualité, gage de notre sécurité alimentaire et du maintien d’une économie rurale. Elle doit le faire y compris dans les futures négociations avec les Etats-Unis sur un accord de libre échange, qui doit permettre de clarifier les conditions de nos échanges agricoles, mais sans compromettre le travail de nos agriculteurs et l’excellence de nos terroirs.
