Le montant annuel des exportations de vins et spiritueux européens vers la Chine est supérieur à un milliard d’euros. Certaines estimations affirment que la contrefaçon compte pour près de 40 % des vins importés dans ce pays. Cette pratique sape non seulement l’économie européenne -le secteur vinicole européen représente plus de 2 millions d’emplois directs- mais également son patrimoine. C’est enfin une grave atteinte à la propriété intellectuelle et donc au savoir-faire européen. L’Europe doit s’assurer que la Chine prenne des mesures vigoureuses en matière de lutte contre la contrefaçon du vin et des spiritueux.
Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants à l’heure où les exportations de vin vers la Chine sont en hausse croissante. La contrefaçon du vin et des spiritueux touche plus particulièrement les grands crus provenant de France. Ainsi, l’Institut national français des appellations d’origine (INAO) traite chaque année environ 300 dossiers viticoles de contrefaçon, dont un peu plus d’un quart en provenance de Chine.
La coopération internationale fait pleinement partie de l’approche de l’Union en termes de contrôle du respect des droits de propriété intellectuelle. A la lumière de l’importance du secteur viticole européen, il paraît donc logique qu’elle se penche sur celui-ci dans le cadre de sa coopération avec la Chine.
L’Union et la Chine se sont engagées dans une lettre d’intention en juillet 2013 à renforcer leur coopération dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon des boissons alcoolisées. Les engagements pris devaient notamment se traduire par le recensement des pratiques de la contrefaçon et l’amélioration de la formation aux méthodes de détection et d’authentification. L’Union et la Chine prévoyaient également de développer des systèmes efficaces de contrôle et de traçabilité. Six mois plus tard, les viticulteurs se plaignent du manque de résultats.
Face à la persistance de la contrefaçon du vin et des spiritueux en Chine, la Commission peut-elle nous renseigner sur la concrétisation de ces engagements bilatéraux pour lutter contre ces pratiques ?
