L’instabilité du Sahel n’est plus à démontrer. Cette région est plus que jamais en proie au terrorisme et au crime organisé. La menace terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) au Nord-Mali en est un triste exemple. En mars, on chiffrait ainsi à 436 000 le nombre de Maliens qui ont dû quitter leur domicile suite aux violences commises depuis 2012. À ce titre, l’UE doit affirmer son leadership en établissant une politique volontariste. J’avais déjà appelé Catherine Ashton à s’impliquer dans la région en janvier dernier. S’engager à intervenir dans cette poudrière, c’est lutter à terme pour la transition démocratique et la stabilité dans la région.
Les pays du Maghreb sont directement concernés par les événements intervenus récemment dans cette région (prolifération d’armes, flux migratoires incontrôlés, déclin du tourisme,…). Les efforts de l’UE ne peuvent être circonscrits à une action proprement européenne. Elle doit s’appuyer sur ses relais locaux au Maghreb. Elle doit également poursuivre le renforcement de son action conjointe aux côtés de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et aboutir à une politique de sécurité commune.
La stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel de 2011 appelait en effet déjà à une coopération sécuritaire locale renforcée dans cette région. En ce sens, l’UE et l’UMA peuvent jouer un rôle actif. Le premier dialogue ministériel sur la coopération locale UE-Maghreb le 27 septembre dernier a réaffirmé que la sécurité est un des objectifs principaux de cette coopération mutuelle. Mais rien n’a été précisé concernant d’éventuels plans de coopération militaire communs au Sahel.
La Commission peut-elle nous préciser quels sont les moyens d’action envisagés au Sahel en coopération avec nos partenaires du Maghreb, et à quelle échéance ?
